ROBESPIERRE CHEZ LES SCHIZOPHRENES (le texte)

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   La chose est entendue avec le Maréchal Pétain: on estime qu’on ne saurait célébrer le vainqueur de Verdun en économisant le fait qu’il fut aussi l’homme de la collaboration avec les nazis. Déposer une gerbe à l’homme qui a vaincu les Allemands lors de la Première Guerre mondiale, comme le fit longtemps le président François Mitterrand,  ne saurait se faire sans fleurir en même temps celui qui est allé au devant des désirs de l’occupant lors de la Deuxième. Car l’un est l’autre, l’autre est l’un, et l’on ne saurait refuser l’unité d’un être sans pratiquer soi-même une certaine schizophrénie grâce à laquelle on croit pouvoir dissocier l’un de l’autre comme on séparerait le bon grain de l’ivraie.

   Avec cette façon de procéder qui extrait ce qui est utile à l’idéologie en jetant le reste de l’être et de l’œuvre aux poubelles de l’Histoire, les amis des animaux pourraient célébrer Adolf Hitler eu égard aux chiens qu’il aimait et à la législation nazie très en faveur des oies dont il interdisait le gavage, mais il leur faudrait alors estimer que l’instigateur de la Solution finale et de la mise à feu et à sang de l’Europe, serait un autre homme… Chacun voit bien ici comment fonctionne le paralogisme.

   Pourquoi donc faut-il qu’avec Robespierre il en aille autrement et que certains puissent aimer l’un, celui des droits de l’homme et de la Vertu, l’opposant à la guerre et à la peine de mort, en estimant qu’il n’a rien à voir avec l’autre, qui promeut la Loi des suspects, le Tribunal révolutionnaire, le gouvernement par la Terreur, le génocide vendéen et le recours effréné à la guillotine?

   Car c’est ainsi que fonctionnent les robespierristes, et ils sont nombreux ces temps-ci [1]. Quand ils veulent sauver leur héros et qu’ils...

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