COUCOUS, COCOS, COCUS

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   On connait bien la stratégie du coucou qui vole le nid des autres pour y pondre ses œufs. C'est vieux comme les oiseaux, donc comme le monde avant les hommes. Il n'y a pas de raisons qu'en politique ce tropisme ne se manifeste, puisque c'est un monde dans lequel une cervelle d'oiseau suffit pour faire carrière.  

   Je suis l'aventure des gilets-jaunes avec la même émotion que celle avec laquelle j'aurais regardé les premiers moments de la Révolution française. Avec émotion et avec crainte aussi. J'ai assez lu d'Histoires de cette période pour savoir que la légende est écrite à la fumée des cierges et que ce sont les vainqueurs qui tiennent la plume. 

   Comme ce sont les pauvres qui se sont soulevés en 1789 et se sont trouvés dans la rue pour revendiquer du pain pour leur famille, du lait pour leurs enfants et des bougies pour leurs masures, et non l'abolition de la monarchie pour la remplacer par la république, on se doute qu'il n'y eut pas parmi eux des hommes ou des femmes à même d'écrire le détail de leur aventure qui s'est terminée en spoliation. D'autant plus que ceux qui l'auraient pu ont été guillotinés par Robespierre et les siens. On le dit peu, mais la Terreur fut aussi un instrument d'écriture de l'Histoire par les guillotineurs. Les enragés ont été raccourcis par le prétendu Incorruptible; leur histoire l'a été par la même occasion. Leur historiographie est maigre comme un pauvre affamé. 

   Les révolutions prennent toujours le nom de leurs récupérations. Ce sont donc les gagnants de la récupération, les jacobins, les bourgeois et leurs intellectuels, qui ont écrit l'histoire de la Révolution française. On s'en doute, ils n'ont pas détaillé les modalités de cette récupération. Quand on commet un crime, la...

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