Réél et légal
J’ai dit un jour, et je le répète, que je défendrais toujours une idée juste de BHL contre une idée fausse d’Alain de Benoist en même temps que j’agirais de même avec une idée juste d’Alain de Benoist contre une idée fausse de BHL. Il fallait juste entendre une chose élémentaire qu’on s’étonne de devoir dire et redire: je préfèrerai toujours une idée juste à une idée fausse, peu importe qu’on la trouve chez tel ou tel et quelle que soit la couleur politique de qui la profère.
A l’époque, le Premier ministre, qui s’appelait alors Manuel Valls, y avait vu la preuve que j’étais passé du côté obscur de la force -autrement dit: à droite! C’est pourquoi je l’avais traité de crétin, un mot qu’on me ressert sans cesse en le sortant de son contexte de réponse à une attaque. C’est ce même homme qui, candidat à la mairie de Barcelone, a défilé dans la rue avec l’extrême droite contre le chef du gouvernement espagnol. On a les fidélités qu’on peut… Qu’en ont alors pensé ses amis, tels BHL ou Patrick Bruel? Je ne sais.
Cette exigence éthique m’est venue lors de ma lecture de l’œuvre complète d’Albert Camus pour un livre que je préparais sur sa politique libertaire. Sartre avait écrit que la dénonciation du Goulag faite dans L’homme révolté (Gallimard, 1951) avait plu à la droite, ce qui prouvait que son analyse était irrecevable, donc fausse! Camus avait riposté: "Si enfin la vérité me paraissait être de droite, alors j’y serais." Droite et gauche ne sont pas rien, certes, mais elles ne sont pas tout, car seule la vérité est le fin mot de l’affaire. Je n’en démords pas.
Il existe une idée qui oppose le pays réel au pays légal: que faut-il en penser en soi ?
Selon...