Le monde en noir et blanc
On est vieux quand on convient que les vieux avaient raison lorsqu’ils nous disaient jadis qu’on avait tort… Ceux qui avaient connu l’Occupation râlaient contre les Poilus de 14-18 ; ceux qui avaient connu la Guerre d’Algérie pestaient contre ceux qui se souvenaient de l’Occupation ; ceux qui avaient fait Mai 68 raillaient les anciens combattants de la Guerre d’Algérie ; ceux qui ont connu Mitterrand en 81 (on a les cataclysmes qu’on peut…) fustigent les soixante-huitards ; enfin, ceux qui n’ont connu que Hollande (ils ont les cataclysmes qu’on n’imaginait pas…) grognassent contre nous – contre moi : j’y suis, c’est mon heure, je suis vieux… Mais tout de même, si la scie musicale du « de mon temps c’était quand même autre chose » n’était pas aussi rouillée que ça ? Démonstration…
Le traitement de la Révolution française à l’écran m’intéresse. Sur la chaîne Histoire j’ai vu récemment deux téléfilms en noir et blanc : La fuite à Varennes et La Terreur et la Vertu qui met en scène Robespierre pendant les évènements. Il se fait que ces deux films sont issus d’une même série de 38 épisodes, La caméra explore le temps, diffusés sur le service public entre 1957 et 1966. La projection de cette série dans les écoles devrait être obligatoire. Il se fait également que le réalisateur est l’excellent Stellio Lorenzi avec André Castelot et Alain Decaux qu’il convainc de rejoindre le mouvement alors qu’ils étaient sceptiques sur l’avenir de la télévision !
Stellio Lorenzi est un fils d’immigré italien auquel le régime de Vichy interdit de passer le concours à Polytechnique et qui devient réalisateur à la télévision française dont les fascistes de gauche estimaient à l’époque qu’elle était fasciste !
Il se fait qu’au PCF, il n’y eut pas que les dirigeants et que le meilleur de ce Parti fut...