Abracadabra
Les mauvais coups politiques s’effectuent toujours quand la France a la tête ailleurs -soit dans le rectum fourré de châtaignes d’une dinde aux marrons, soit quand elle a les seins ou les pectoraux huilés de crème solaire au camping de Palavas-les-Flots. Soit elle se fait des ventrées d’huîtres et de foie gras, soit elle se goinfre de glace à la vanille et de gaufres au Nutella. Dans tous les cas, la caste qui nous gouverne en profite, avec un peu de vaseline inhérente à ces périodes, pour faire glisser la marchandise frelatée au plus profond de l’époque.
Chacun a donc pu constater, en sortant de sa léthargie postprandiale ou à l’issue d’une sieste post-comateuse de ce changement de décennie, que Carlos Ghosn avait quitté une prison japonaise dont on nous disait qu’à côté Alcatraz était une passoire pour une résidence surveillée pas si surveillée que ça… Abracadabra, le Carlos qui avait fraudé le fisc français comme, disons, trois millions de petites frappes pendant un millénaire, se retrouvait au Liban à fêter le réveillon avec assez probablement les ennemis jurés des gilets-jaunes sur la planète entière, peut être Castaner & Macron, BHL & Badiou, Ferry & Minc, Attali et, je cherche un demi-solde, disons Jean Quatremer de Libération -sinon Claude Askolovitch de France-Inter, je sais que chaque fois que je le cite, même pour n’en rien dire, il m’insulte sur la radio de service dit public, et ce pavlovisme me réjouit…
Le Carlos, nous disait la presse maastrichienne, souffrait le martyr d’être incarcéré dans une cellule dont la cruauté rendait tout camp de concentration du XX° siècle assimilable à un séjour en camp de vacance du Club Med! On lui avait donc offert la possibilité d’une résidence surveillée probablement avec piscines et jacuzzis, domesticité et cave à vins, frigidaire pour les...