Mort de Vincent Lambert: "Un mélange de tristesse et de sérénité"
Quelle a été votre réaction à la nouvelle de la mort de Vincent Lambert?
Un mélange de tristesse et de sérénité. Cet homme était devenu bien malgré lui un homme public - à son corps défendant si je puis ici utiliser l'expression qui me parait, hélas, adéquate... Les images de lui sur son lit, la tête tournée vers un appareil photo, l’ont montré le regard mort et perdu au monde. C'était le visage d'un mort vivant. C'est ce visage en paix que j'ai d'abord vu, les yeux enfin clos. Je me suis souvenu que sa volonté de ne pas survivre en cas de mort végétative avait été bafouée par ses parents qui ont utilisé son cas comme une occasion de militer pour leur combat catholique intégriste. J'ai songé à sa femme qui doit ressentir la paix intérieure d'une épouse qui voit enfin réalisé le souhait de son mari - dont elle était le tuteur, ce dont la loi s'est moquée pendant tant d'années. J'ai songé à sa dignité dans toute cette affaire. J'ai aussi songé à son enfant qui a dix ans et va pouvoir entrer dans la paix qui suit cette longue hystérie médiatique.
Sa mère Viviane et le camp des opposants à l’arrêt des soins ont dénoncé une attitude proche du nazisme, ils parlent de l’assassinat d’un handicapé. Leur perspective est catholique, mais est-que leur argument peut avoir du sens même pour ceux qui ne sont pas croyants, comme vous?
Cette famille catholique intégriste m'étonne car j'ai lu que Vincent Lambert était le fruit d'un amour adultérin. Il a vécu ses six premières années avec deux pères. Le couple d'amants finira par se remarier et le père biologique reconnaîtra son enfant. Je n'ai rien à redire à tout cela. Mais j'ai simplement du mal avec les catholiques traditionalistes qui...