Eloge des poubelles

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Je travaille à un livre qui comportera un chapitre sur la créolisation. On doit le concept à Édouard Glissant. Je lis donc cet auteur martiniquais tout en croisant son œuvre avec sa biographie. Jean-Luc Mélenchon a récemment fait un usage politique, donc électoraliste, électoraliste donc politique, de ce concept, d'où l'intérêt d'aller y voir de plus près...

Habituellement, j'ajoute à la lecture des biographies celles des correspondances qui éclairent les œuvres car je souscris à cette idée que Nietzsche développe dans la préface au Gai savoir, je l'ai beaucoup dit et écrit, qu'une œuvre est le produit d'une biographie, ce qui n'est pas déconsidérer l'œuvre par la vie mais l'éclairer. Mais il n'y a pas de correspondance générale de Glissant.

Pour autant, je ne suis pas de ceux qui estiment que le nazisme avéré de Heidegger interdit de le lire et oblige à jeter ses œuvres complètes à la poubelle. Même chose avec celle d'Aragon dont le stalinisme et l'Ode à la Guépéou, la police politique bolchevique, n'interdit pas qu'on le lise. Il est vrai que l'indignation est sélective et que les anciens staliniens donnent leurs noms à des rues ou à des collèges ce qui n'est le cas ni de Brasillach ni de Rebatet.

Je lis donc cette biographie de François Noudelmann et je la trouve pauvre, faible et, pour tout dire, assez peu biographique. Les dates manquent, on saute du coq à l'âne, Glissant nous est raconté vivant à Paris une vingtaine d'années et revenant de Martinique sans qu’il soit précisé que pour en revenir il a bien fallu qu’il ait quitté Paris - dès lors: quand, à quelle date, comment, pour quelles raisons? On cherche en vain les réponses...

L'enfance de Glissant se trouve racontée à hauteur d'enfant ce qui n'est guère judicieux: le...

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