N'est pas Aristote qui veut... (septembre 2010)

J’entendais il y a peu sur les ondes l’inénarrable Jacques Attali flanqué du non moins inénarrable Alain Minc, l’un et l’autre se disant les seuls derniers marxistes – j’ai cru m’étouffer ! Car si un lecteur du Capital qui consent à la justesse des analyses des rouages du capitalisme présentées dans cet ouvrage est marxiste, alors Le Pen est probablement marxiste…

Plus drôle : Jacques Attali campe sur une position futée, rusée. Il n’accorde son crédit à un philosophe que dans la mesure où il est aussi un homme d’action. C’est une excellente idée, très sélective si l’on s’en sert comme d’une grille de lecture, mais encore faut-il pour ça être aussi un philosophe sur le papier. Pour Jacques Attali, la preuve reste à apporter. Habiter les couloirs des chefs d’État, quels que soient leurs couleurs politiques, pour les faire profiter de son génie universel nomme le responsable d’une agence de publicité, pas le philosophe. N’est pas Aristote qui veut aurait pu dire Alexandre…

Le Journal du dimanche (grand journal qui s’est illustré il y a peu en publiant un article dont le titre était « Merde à Onfray »…) a rapporté que l’Université d’été du PS avait accueilli des « intellectuels ». Curieux, je me suis demandé lesquels avaient bien pu faire le voyage ! BHL ? Pas sûr… « Gala » nous donne de ses nouvelles, il semble avoir d’autres chattes à fouetter… Sartre ? Pas certain qu’il ait été en état de faire le voyage… André Glucksmann ? Trop occupé par une bronzette au Fort de Brégançon peut-être. Carla Bruni ? N’exagérons rien… Alors ?

Paul Virilio… Faut-il que l’inconscient des socialistes leur soit opaque qu’ils exhibent le philosophe de la catastrophe comme compagnon de route à leur prétendu renouveau intellectuel ! Car le discours de Paul Virilio transforme celui d’Alain Finkelkraut en manifeste de joyeux drille ! Paul Virilio a fait carrière...