"De quoi Macron est-il le nom?"

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De quoi Macron est-il le nom ?

Marcel Gauchet : Personne ne le sait, même pas lui. Emmanuel Macron est l’un de ces hommes politiques qui se nourrissent d’une situation, d’une conjoncture, bien plus qu’ils ne la créent. Macron est indéfinissable et se veut tel. Il joue « entre ». Ni de droite ni de gauche. Dans un pays aussi traditionnellement clivé que la France, il a atteint, dans les sondages, un niveau impressionnant en empruntant cette « troisième voie » que d’autres ont toujours échoué à faire émerger sous la Vème République.

            Deux choses font aujourd’hui sa force. La première est d’avoir compris avant tout le monde le souhait profond de renouvellement de la population française. D’où l’échappée improbable de ce bambin de la politique qui réussit à allier l’atout d’une extrême jeunesse avec une posture gaullienne. Il ne parle qu’en son nom propre, dans un rapport direct avec le peuple citoyen, sur la base d’un diagnostic pragmatique. Pas au nom d’une doctrine, d’un parti ou d’une ligne. Il ne s’inscrit dans aucune tradition politique.

            La deuxième, c’est sa capacité à incarner une aspiration générationnelle à se débarrasser des sectarismes fossiles, surtout de la gauche dont il vient, mais aussi de la droite. Il a parfaitement capté cette attente. Macron se nourrit du sectarisme des autres. Tout cela fait son succès, mais aussi sa faiblesse. Car il n’est pas certain que sa remarquable capacité à susciter et absorber l’empathie suffise à en faire un président de la République.

Michel Onfray : Le futur d’Emmanuel Macron est à chercher dans son passé, qui est déjà presque un passif. Il a consacré cinq années à donner de l’intelligence et des idées à François Hollande. Je ne lui reproche pas le temps qu’il a passé à la banque Rothschild. Au moins, il sait ce qu’est...

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