Michel Onfray à La Stampa: "La Russie croit résister à la décadence, mais elle est déjà morte parce que contaminée"
La Stampa: Le réchauffement climatique est devenu une réalité toujours plus concrète. Avec, par exemple, au dernier désastre du Glacier de la Marmolada, en Italie, qui a couté la vie à 11 personnes. Devons-nous apprendre à avoir une nouvelle relation humaine avec la nature? Si oui, quelles sont les conséquences en cas d'échec?
Michel Onfray: Ce qui manque n'est pas un discours sur la nature, c'est même devenu une scie musicale du capitalisme vert mondialiste, c'est un discours sur l'agencement de la nature dans le cosmos, un savoir qui, pour l'heure fait défaut. Cette science issue de l'astrophysique nous permettrait d’inscrire le réchauffement climatique du moment dans la vaste succession des réchauffements et des refroidissements qui constituent l'histoire de notre planète, une histoire inscrite dans sa géologie! Il n'y avait aucun homme sur la terre, donc aucun moteur, aucun facteur de pollution, qu’il y avait déjà des cycles de réchauffements et de refroidissements. Il est écrit dans l'histoire de notre terre qu'elle disparaîtra un jour. Quand elle se pulvérisera à cause du soleil, dans sept milliards et demi d’années, il y aura longtemps que les hommes n'existeront plus!
La Stampa: L'ancien président Donald Trump a récemment ironisé sur le réchauffement climatique en affermant que si le niveau des océans va monter: "on va avoir plus de maisons avec une vue sur la mer". Y-a-t-il un désintéressement d'une partie des politiciens face à ce problème?
Michel Onfray: Il n'y a que les démocraties des pays décadents qui ont ce souci. Nous aimons nous culpabiliser avec des fautes qui ne sont pas les nôtres: la Chine, l'Inde, l'Afrique, les États-Unis polluent et s'en moquent absolument. Nous sommes vertueux pour racheter les péchés des pays vicieux. Quant à la vertu démocratique occidentale, elle est cynique: les écologistes n'attaquent pas les jets privés, les cargos saturés de...